Crìsdean Gòrdana-C'est en forgeant qu'on devient forgeron

Année 1733 : Naissance de  Crìsdean Gòrdanach dans un petit village des Highlands. Cadet d'une fratrie de deux garçons, voit le jour dans une famille de Dragons.

Année 1761 : Cormac, Le frère de Crìsdean, victime de sa race draconique, dévore le visage de sa petite amie.  Cris, qui ne peut plus supporter son frère depuis longtemps, entre dans une colère noire et le massacre à coups de poings. Ses parents s'interposent et leur mère, malgré le fait qu'elle ne puisse pas donner tort à son fils cadet, le presse de quitter le village. Avant son départ elle lui offre la bague familiale.

Année 1762 : C'était pourtant bien parti, et allez savoir pourquoi il a fallu que ça dérape. Beaucoup. En espérant que le patron puisse arranger ça, parce qu'en attendant, le Cris est au sixième dessous, avec un œil en moins et la fièvre du selkie en plus.

j'ai l'sang d'mon frère sur les mains et l'paternel qui pour la première fois s'énerve contre ma mère. J'suis un monstre, qu'il dit, pire qu'un nuisible, increvable. J'ai l'corps ensanglanté et pourtant l'regard du type satisfait. J'ai fait c'que j'avais à faire, et même s'ils s'sont mis à plusieurs pour m'ret'nir d'crever l'frangin, j'regrette pas c'que j'ai fait. Qu'il meurt, c'te charogne, j'ai encore dans la tête les hurlements d'la gamine tandis qu'il lui bouffais l'visage alors qu'elle avait tenté l'embrasser. J'me surprends à chercher l'regard de ma mère, qu'elle me soutienne, qu'elle me dise que j'ai bien agi, qu'elle est fière de moi. Mais elle refuse de m'voir, elle fixe mon père, lui fait face de toute sa hauteur, et jamais elle a été aussi terrifiante.

"L'village va jaser, qu'il dit. Il a failli tuer l'Cormac.
- L'Cormac est un imbécile, qu'elle répond d'sa voix coupante."

Sur l'coup j'crois qu'elle est d'mon côté et j'peux pas m'empêcher d'sourire. Sauf que ma mère renchérit :

"Mais sont tous les deux mes fils et Cris doit être puni. Pour une fois tu as raison l'vieux."

Elle se tourne enfin vers moi et son ton est sans appel.

"Faut qu'tu t'en ailles, Crìsdean, et l'plus tôt est l'mieux."

Et pendant qu'le sol s'effondre sous moi j'entends une nouvelle rumeur. Les autres doivent être déjà à notre porte réclamer ma tête. J'ai pas peur, et j'm'avance vers la porte pour donner l'change