1762 - L'été de l'année dernière, Édimbourg, Écosse. Les vagues frappaient contre la rive en un bruit constant et répétitif, comme une douce berceuse chantée par la mer du nord, une caresse légère sur votre front, un tendre baiser rassurant de la nature. Tout indiquait un matin normal sur les quais du port de Leith, si ce n’étaient les corps inertes qui flottaient comme des billots de bois mou abandonnés. Six corps. [...] Lire plus.
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We've all been victims of a crime, living with this crime ♫

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Cycle 5 We've all been victims of a crime, living with this crime ♫

Message par Timothea Mormaer Dim 2 Sep - 18:04

"Cher inconnu, ...Ælpein ? C’est cela ?

Pardonnez mon orthographe certainement déplorable de votre joli nom -si vous disposez d’un surnom que je pourrais employer, hors « Capitaine », je serai ravi de l’apprendre-, et les éventuelles erreurs linguistiques qui pourraient se cacher entre mes lignes. Je ne suis pas originaire de ces rivages. D’ailleurs, nous nous sommes déjà rencontrés : en pleine mer. Du moins, l’ami qui m’accompagnait alors et qui me donne asile aujourd’hui en la belle ville d’Édimbourg le prétend. Un citoyen soucieux du bien commun, dont les mérites surpassent la distinction, et qui se fait appeler le Chevalier Jamieson, ou par d’autres noms, suivant les cercles.

Il est certain d’avoir reconnu votre nom, aux abords de votre malheureux bâtiment, en flânant sur le port ; votre figure également, quand vous vous y êtes croisés, certes sans le remarquer, car il ne vous aura pas fait si forte impression, j’en gage. Ses yeux ne sont plus ce qu’ils étaient mais quant à ses cauchemars, je lui accorde ma foi ; cela ferait de vous, capitaine Hamilton (voyez comme cette dénomination nous donne l’air de communiquer d’un front de guerre à l’autre!) le presque chanceux qui nous a presque coulés. C’était, si je ne m’abuse, à la fin de septembre de l’an de grâce 1760, au large des côtes canadiennes. Nous étions ces deux grands flandrins vautrés sur le pont et couvert de bandages, qui vous regardaient approcher à la lunette, n’ayant rien de mieux à faire de leurs dix doigts. Sept, pour être exact, en ce qui concerne mon ami. Quand finalement nous échappâmes, ce dernier en éprouva un soulagement proche de l’euphorie, mais je ne pourrais pas en dire autant ; je m’y connais quelque peu en manœuvre, mon père était lui-même officier de marine, et je puis dire sans me ridiculiser que je commençais à devenir curieux de votre stratégie d’assaut.

Tout cela pour vous dire que je suis navré de vous savoir à nouveau dans l’incapacité de démontrer vos talents. Tueur, vous ? Eh bien, vous êtes homme d’armes ; on devrait vous féliciter de savoir tuer comme il faut, il me semble. Mon ami est désolé lui aussi ; je n’ai pas très bien compris tout ce qui s’est passé sur le port, mais je crois deviner qu’il a malencontreusement attiré l’attention d’un navire qui s’apprêtait à quitter les lieux après avoir tiré dans la foule, et que la seconde bordée a été pour lui… et pour votre bâtiment. J’espère que vous ne ressentez pas cette perte aussi durement que j’aurais ressenti celle de mon meilleur cheval – j’ai moi-même servi au régiment des dragons, au grade de Capitaine également, que Sa Majesté le Roi de France a daigné m’octroyer pour bons services rendus – mais je ne doute pas que les gens de mers soient aussi sentimentaux, quant à leurs montures de bois, que nous autres face à nos montures de chair.

Dans tous les cas, vous voici derrière les barreaux et vous avez certainement besoin de réconfort. Je me permets donc de vous communiquer les salutations de mon ami, et partiel responsable de la perte de votre bateau, le Chevalier Jamieson. Il vous présente ses excuses les plus plates pour cet incident, et ce n’est pas une formule, car j’écris pour lui en ce moment principalement parce qu’il doit garder le lit. Il devrait survivre, ce dont il s’excuse, mais à l’en croire, survivre aux bateaux et à tous les autres artefacts, animaux, personnes et autres objets qui l’accompagnent ou le côtoient dans ses aventures, c’est une seconde nature, et il n’y peut rien. N’allez donc pas lui en vouloir vous aussi. Du moins s’est-il efforcé de riposter au feu ennemi, quoique son effort individuel n’ait jamais eu à mon sens aucune chance d’aboutir. Il s’excuse également de cet échec. J’ai beau lui répéter qu’on ne dit pas « je m’excuse » mais « je vous présente mes excuses », et qu’ensuite on attend poliment de savoir si ses excuses sont acceptées… enfin, vous en ferez ce que vous voudrez. Sans doute pas grand-chose. C’est une affaire ridicule, et qui ne mérite sans doute pas tant d’attention, maintenant qu’elle est passée.

Parlons plutôt de vos conditions de détention. J’ai pensé d’abord vous faire porter de la marmelade d’oranges amères, puis je me suis dit que ce serait une bien triste métaphore et j’ai opté, en complément de ces sucreries qui agrémenteront votre pain sec, pour quelque chose d’un peu plus rafraîchissant. Des oranges d’Espagne, vous me pardonnerez j’en suis sûr ce petit accès d’exotisme. Elles ne contiennent aucune lime ni autre moyen d’évasion douteux, ce n’est qu’un présent destiné à radoucir quelque peu votre captivité, pourquoi pas à vous faire rêver de rivages plus ensoleillés. Je possède également quelques ouvrages qui pourraient avoir cet effet, si par hasard vous souhaitez de la lecture. Parlez-vous français ?

Ma sœur jumelle, qui m’accompagne dans mon exil avec une dévotion sans faille, et me loge en secret dans la chambre de bonne qu’elle occupe chez notre complice, vous portera ce courrier de ma part, ainsi que le petit colis de douceurs qui l’accompagne. Quant au bocal, si vous l’ouvrez en sa présence, vous prendrez garde à votre langue. Geneviève a fait ces confitures elle-même, de ses blanches mains. Vous m’en direz des nouvelles, je gage. Comme votre serviteur, la drôlesse est Parisienne (née en province comme elles le sont toutes, mais chut) et n’admettrait point que l’on accueille ses présents autrement qu’avec gourmandise. J’y fais honneur moi-même, tous les matins, ainsi nous pourrons presque dire que nous déjeunons ensemble. Ainsi qu’avec les enfants, navré mais il faudra bien les souffrir : ceux de mon cher Jamieson, auprès desquels je fais office de précepteur ; métier de plume vaut bien métier d’épée lorsque le couvert est en jeu. Pourquoi elle et pas moi ? C’est tout simple. Je ne suis pas totalement libre de mes mouvements, et aux heures où il m’arrive de sortir, il est trop tard pour se présenter à votre guichet ; aussi je vous prie d’agréer par son intermédiaire, monsieur, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Bien à vous,
Louis-Auguste de Belmont

Sur une note annexe, je me permets de vous recommander la discrétion quant à l’emploi du patronyme ci-dessus, moi qui réside en pays étranger et qui ne sais identifier à coup sûr mes ennemis de mes alliés. - Lit-on votre courrier ? Ce serait affreux. Oh, je n'aurais sans doute pas d'ennuis, et dans le pire des cas, ma soeur n'avouera jamais où je me cache, mais ce serait affreusement discourtois. Songez-y, vous qui lisez peut-être sans y avoir été invité ! - Sans compter ceux qui se situent hors de ces deux catégories ; ou qui ont un pied dans chaque, ce qui en fait, vous en conviendrez, les plus redoutables. Et vous ? A quelle catégorie, maintenant que la guerre est finie – et gagnée par votre camp, puis-je me permettre de vous le redire, en un appel à votre générosité – diriez-vous que vous appartenez ?"
Timothea Mormaer
Faileas

Timothea Mormaer
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Pseudo : Don't bother with that

Taux d'abomination :
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Age : 31... Goujat.
Métier : Gouvernante française
Pouvoirs : Empathie avec les animaux de l'Ecosse, chant et danse
Inconvénients : Obéissance à celui qui possède la peau, loup de mer, tendance artistique, empathie exacerbée
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My stars shine darkly over me ; the malignancy of my fate might, perhaps, distemper yours ; therefore I shall crave of you your leave, that I may bear my evils alone. It were a bad recompense for your love to lay any of them on you.


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