Sheena Matheson-Les petites boites
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Sheena Matheson
Assistante Corsetière
30 ans
Coineag (50 %)
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Loyale
Secrète
Protectrice
Douce
Secrète
Protectrice
Douce
Face
Claim
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Les petites boites
Petite boite à secrets.
Sheena était sans doute un peu trop secrète. Elle parvenait à se dissimuler des choses à elle-même. A se mentir diraient les mauvaises langues alors que ce n’était pas tout à fait la même chose. Sheena ne mentait jamais. Elle n’en était pas capable, trait de caractère hérité de sa mère. Mais si personne ne lui demandait précisément une information, alors elle la gardait jalousement au fond d’elle comme le plus précieux des trésors. Et il en allait de même pour ses propres pensées. Sheena était intelligente et se connaissait parfaitement bien, elle savait de quoi elle était capable, du meilleur comme du pire. Et elle déployait son énergie à composer un personnage lisse, inattaquable, pour que personne n’ait l’idée de creuser plus en profondeur.
A l’intérieur de Sheena, c’était comme une multitude de boites à secret, closes, et scellées, barricadées de verrou. Rien ne franchirait ses lèvres si elle ne l’avait pas elle même décidé. D’ailleurs, si elle ne mentait jamais, elle ne se privait pas pour retourner les questions des interlocuteurs contre eux, tout en évitant d’y répondre au passage. D’une voix douce et maîtrisée, elle faisait la conversation avec la finesse d’un araignée qui tisse sa toile, du moins était-ce l’impression qu’elle en avait.
La vie de Sheena avait commencé avec Calum, du moins cette vie rangée d’épouse attentionnée et discrète. Elle ferait tout pour le protéger car à travers lui, c’était sa propre tranquillité qu’elle sauvegardait.
Petite boite à souvenirs.
Calum s’était assoupi sur le banc, il n’avait pas dû oser déranger Sheena lors de son retour matinal et s’était réfugié sur la terrasse. C’était dans cette position qu’elle le trouva au petit matin, couché en chien de fusil, le col de son manteau relevé et son écharpe enroulée comme un long serpent. Elle posa le plateau sur la table, sans bruit, et s’assit près de lui pour le regarder. La lumière pâle qui perçait à travers les feuillages l’enveloppait d’une aura irréelle. Il avait ce sourire, le même que la première fois qu’il l’avait vue, une moue à la fois paisible et tendre, promesse de douceur et de tranquillité. Sheena résista à l’envie de caresser ces lèvres du bout de son doigt nu -elle ne voulait pas le réveiller. Regarder Calum dormir était toujours un plaisir un peu coupable. Il était beau, parce qu’il dégageait ce qu’il était véritablement, quelqu’un de simple, délicat, et attentionné. Il n’y avait pas de surprise avec lui, et Sheena ne le regrettait pas. Elle n’était pas intéressée par les hommes aventuriers, prétentieux ou téméraires. Elle n’avait pas souhaité d’amour passionné ou passionnel, juste une tendresse dans laquelle elle pouvait se blottir et se réfugier.
A son contact, elle avait appris à se maîtriser bien plus vite qu’elle ne l’avait fait pendant toute son adolescence. Tout simplement parce que la douceur de son époux était devenue la sienne, sa bienveillance avait fini par déteindre et elle s’était mue en quelqu’un d’autre, de plus calme, plus égal, caractère qu’elle perfectionnait chaque jour.
Calum savait pour son chant et ses autres particularités. Il en avait fait les frais pendant la première année de leur relation, mais au lieu de l’en blâmer, il l’avait encouragée à se confier à lui pour ne plus se laisser déborder par ses émotions. Et lorsque par malheur la mélancolie de Sheena lui brûlait la gorge et lui enflammait les sens, Calum s’éclipsait, la laissait s’échapper dans le brouillard et ne lui en tenait rigueur d’aucune façon. Bien sûr, le tueur avait changé la donne et Calum avait suggéré à Sheena de ne pas quitter la maison lors de ses absences, mais il ne pouvait pas la retenir contre son gré.
Sheena sourit et l’embrassa sur le front. Il grommela, ouvrit les yeux et se redressa lentement, encore somnolant. Ses yeux noirs se rivèrent aux siens et il resta un instant, immobile et silencieux, à la regarder. Son sourire n’avait pas disparu et s’agrandit davantage lorsqu’il tendit le bras pour lui prendre la main.
Sheena sentit une douce chaleur l’envahir et en cet instant sa mélancolie s’envola.
Petite boite de Pandore.
Sheena avait fini par oublier son nom. Peut être ne l’avait-elle tout simplement jamais su. Elle se souvenait du reste, de ses yeux verts et espiègles, de la manière qu’elle avait de froncer le nez lorsqu’elle était contrariée. Et surtout, elle se rappelait le dégoût qu’elle avait lu dans son regard lorsque Sheena avait osé lui avouer ses sentiments.
Elle était un monstre.
Un froid terrible l’avait alors envahie, chauffant à blanc le sang dans ses veines et toute la chaleur de son corps s’était concentrée dans l’incendie qui s’était allumé au fond de sa gorge. Sheena n’avait rien dit, elle avait encaissé le coup, mais au fond d’elle une tempête s’était élevée, le vent du Nord balayant tout sur son passage. Elle était rentrée chez elle, et dès que ses pieds avaient passé le pas de sa chambre, des larmes amères avaient coulé sur ses joues. Elles étaient brûlantes comme de l’or fondu, et de sa gorge en feu s’échappa soudain une longue plainte. Ce n’était pas le chant nocturne habituel, celui qu’elle essayait de contenir et qui était motivé par ses cauchemars. Non, cette litanie là se nourrissait de sa douleur, de sa colère et de sa rage. Puisque cette fille se refusait à elle alors elle n’aurait plus le droit de trouver le sommeil. Qu’elle partage donc avec Sheena ses longues nuits d’insomnie.
Et puis, quelques mois plus tard, la jeune fille avait été retrouvée pendue. La mère de Sheena, au regard sans fond de sa fille, avait immédiatement compris. Sheena s’en voulait, elle n’avait pas souhaité sa mort, juste qu’elle souffre autant qu’elle.
Elle était un monstre.
Petite boite de solitude.
Sheena regarda la silhouette de Calum disparaître à l'angle de la rue, comme avalée par le brouillard. Ses contours se brouillaient, s'estompaient, pour finir par ne faire qu'un avec la brume de l'aube. Il avait fallu qu'il reparte. Sans expliquer. Il s'était levé le matin comme mû par une force invisible et était parti. Il l'avait embrassée, bien sûr, et lui avait dit qu'il penserait à elle. Non, il ne savait pas quand il rentrerait, il avait des affaires à régler et il n'avait pas idée du temps que ça prendrait.
Sheena ne demandait jamais à Calum où il allait, ni de quelles affaires il s'agissait. Tout comme elle ne lui avait pas tout dit à propos d'elle, elle avait décidé de lui laisser son jardin secret.
La nuit, le mauvais esprit de Sheena se glissait en elle et lui murmurait des horreurs. Il racontait que Calum voyait une autre femme, qu'il avait une double vie, et qu'il était en train de régler les derniers détails pour l'abandonner elle, dans leur maison à Edimbourg. Mais la jeune femme faisait de son mieux pour ne pas succomber à cette jalousie mal placée. Calum était libre de faire ce que bon lui semblait, et il avait l'air de vraiment l'aimer. Alors, tant qu'il revenait, Sheena ne disait rien.
Mais ce matin là c'était différent. Ce matin là Calum s'était montré fébrile lorsqu'il l'avait serrée dans ses bras. Il avait les mêmes gestes, les mêmes mots mais ce n'était pas pareil. Sheena le sentait. Cette fois là, il était déjà parti.
Alors Sheena prit une résolution. Elle se promit de retrouver son indépendance. Il était hors de question qu'elle passe encore des semaines à se morfondre seule dans cette maison trop grande avec pour seule compagnie la Fionna et ses clientes.
Elle ne voulait plus dépendre de personne.
- Faileas
- Sheena MathesonMessages : 218
Points : 495
Avatar : Sophie Turner
Crédit : Et soudain, surgit un lutin <3
Multicompte : Colin Smith/Crìsdean Gòrdanach/Moncha Maradhearg/ Lucy Warlls
Pseudo : Sasha von Eden
Taux d'abomination : Age : 28
Métier : Assistante corsetière
Pouvoirs : Pleurs maudits, dépression d'autrui, mutilation forcée
Inconvénients : Fausses couches à la chaîne, impossibilité de se suicider
"Il doit ouvrir la porte.
Il va ouvrir la porte.
Il ouvre la porte.
Le vide.
De l'autre côté de la porte, là où est parti Dieu, ce n'est que du ciel à perte de vue. Un ciel sans terre. Un monde déchiré. Le souvenir s'arrête ici.
Nota bene : "Scelle tes charmes" Qui a prononcé ces paroles et que signifient-elles ?"
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