Introduction
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Été 1761, Édimbourg, Écosse. Les vagues frappaient contre la rive en un bruit constant et répétitif, comme une douce berceuse chantée par la mer du nord, une caresse légère sur votre front, un tendre baiser rassurant de la nature. Tout indiquait un matin normal sur les quais du port de Leith, si ce n’étaient les corps inertes qui flottaient comme des billots de bois mou abandonnés. Six corps. Six corps de femmes boursouflés, bleuis par leur état congestionné d’eau, aux visages fixés vers le ciel, le regard vide de toute vie. Dépouillés de leurs vêtements, leurs corps nus et couverts de marques qui ne saignaient plus depuis un moment donnaient un spectacle à la fois indécent et perturbant. Leur mouvement suivait celui de la mer, la constance des vagues, les six bougeaient au même rythme, en unisson flottant sur leur dernière demeure, leurs chairs et cheveux s'entremêlaient dans un ballet qui aurait pu être érotique si ces pupilles pourries ne vous observaient pas lamentablement dans un dernier fol espoir.
Elles étaient six.
Elles n’étaient pas de simples inconnues ; les sœurs Alison et Blair Keith, Maisie Grant, Rhona McGregor, Isobel Lennox et la jeune Jinny MacNiven.
Il y avait une honteuse liste de ces morts inexpliquées qui s’allongeait depuis près de 10 ans. Des assassinats sauvages, des décès soudains, des maladies inconnues meurtrières, comme si le mal avait choisi de s’établir en Écosse et se comblait auprès de la population d'Édimbourg. C’était une liste qui faisait grincer des dents n’importe qui d’assez intelligent pour comprendre que ces décès énigmatiques et horrifiants ne s’arrêteraient pas d’eux-mêmes.
En plein cœur de l’apogée du siècle des Lumières, où la raison remplace la foi, la science repousse les superstitions et la philosophie éclipse les croyances, on se vante de posséder les clés du savoir au fond des encyclopédies et des mathématiques. Les symboles de l’Écosse qui ont été interdits il y a 20 ans sont de retour ; les clans, le tartan et la cornemuse riment avec romantisme et un classicisme confortable qui fait sourire et rire les plus intellectuels de la population.
L’on pourrait dire que toute cette lumière est vivifiante, exaltante et surtout très prenante. Une montée rapide de l’intellectualisation qui semble pousser certains à oublier un principe de base : où il y a la lumière, il y a l’ombre.
Les ténèbres ont toujours été présentes mais maintenant règne à Édimbourg un sentiment d’insécurité. Le folklore et la mythologie gaélique si longtemps glorifiés et célébrés sont désormais cachés, ridiculisés et enfouis dans l’obscurité la plus noire du Siècle des Lumières. Dans la ville hantée, marquée par ses légendes et ses mythes, la limite de l’irréel et de l’impossible est maintenant si mince qu’elle chevauche la réalité. Fantômes, monstres et créatures se manifestent au travers de leur descendance contre toute logique prônée par la montée rationaliste.
Les plus vieux du village vous diront que ces morts mystérieuses et sans explications sont causées par un esprit tueur. Qu’il possède n’importe qui pour assouvir sa soif de sang. Ces ancêtres qui marmonnent et à qui il manque des dents n’osent jamais prononcer son nom et font toujours un signe de croix et murmurent des mots en gaélique si vous osez vous moquer. D’autres diront que ce sont les sirènes, ou des Brownies. Puis pendant que vous penserez que ce sont des balivernes, un doute persistera…
… Et vous vous retrouverez à observer les corps des sœurs Alison et Blair Keith, Maisie Grant, Rhona McGregor, Isobel Lennox et la jeune Jinny MacNiven, flottant sur les eaux calme de la mer du Nord fixant le ciel de leurs globes aveugles et mangés par les poissons.
… Et vous aurez peut-être aimé connaître ces mots que murmuraient les anciens puisque encore une fois, vous ne trouverez jamais qui les aura tués.
Elles étaient six.
Elles n’étaient pas de simples inconnues ; les sœurs Alison et Blair Keith, Maisie Grant, Rhona McGregor, Isobel Lennox et la jeune Jinny MacNiven.
Il y avait une honteuse liste de ces morts inexpliquées qui s’allongeait depuis près de 10 ans. Des assassinats sauvages, des décès soudains, des maladies inconnues meurtrières, comme si le mal avait choisi de s’établir en Écosse et se comblait auprès de la population d'Édimbourg. C’était une liste qui faisait grincer des dents n’importe qui d’assez intelligent pour comprendre que ces décès énigmatiques et horrifiants ne s’arrêteraient pas d’eux-mêmes.
En plein cœur de l’apogée du siècle des Lumières, où la raison remplace la foi, la science repousse les superstitions et la philosophie éclipse les croyances, on se vante de posséder les clés du savoir au fond des encyclopédies et des mathématiques. Les symboles de l’Écosse qui ont été interdits il y a 20 ans sont de retour ; les clans, le tartan et la cornemuse riment avec romantisme et un classicisme confortable qui fait sourire et rire les plus intellectuels de la population.
L’on pourrait dire que toute cette lumière est vivifiante, exaltante et surtout très prenante. Une montée rapide de l’intellectualisation qui semble pousser certains à oublier un principe de base : où il y a la lumière, il y a l’ombre.
Les ténèbres ont toujours été présentes mais maintenant règne à Édimbourg un sentiment d’insécurité. Le folklore et la mythologie gaélique si longtemps glorifiés et célébrés sont désormais cachés, ridiculisés et enfouis dans l’obscurité la plus noire du Siècle des Lumières. Dans la ville hantée, marquée par ses légendes et ses mythes, la limite de l’irréel et de l’impossible est maintenant si mince qu’elle chevauche la réalité. Fantômes, monstres et créatures se manifestent au travers de leur descendance contre toute logique prônée par la montée rationaliste.
Les plus vieux du village vous diront que ces morts mystérieuses et sans explications sont causées par un esprit tueur. Qu’il possède n’importe qui pour assouvir sa soif de sang. Ces ancêtres qui marmonnent et à qui il manque des dents n’osent jamais prononcer son nom et font toujours un signe de croix et murmurent des mots en gaélique si vous osez vous moquer. D’autres diront que ce sont les sirènes, ou des Brownies. Puis pendant que vous penserez que ce sont des balivernes, un doute persistera…
… Et vous vous retrouverez à observer les corps des sœurs Alison et Blair Keith, Maisie Grant, Rhona McGregor, Isobel Lennox et la jeune Jinny MacNiven, flottant sur les eaux calme de la mer du Nord fixant le ciel de leurs globes aveugles et mangés par les poissons.
… Et vous aurez peut-être aimé connaître ces mots que murmuraient les anciens puisque encore une fois, vous ne trouverez jamais qui les aura tués.
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